Les âmes vagabondes de Stephenie Meyer

Titre : Les âmes vagabondes (The Host)

Auteur : Stephenie Meyer (Etats-Unis)

Date de parution : 2008 aux Etats-Unis comme en France

Editeur : JC Lattès

Nombre de pages : 617

 

Résumé :

La Terre est envahie. L’humanité est en danger. Nos corps restent les mêmes, mais nos esprits sont contrôlés. Melanie Stryder vient d’être capturée. Elle refuse cependant de laisser place à l’être qui tente de la posséder. Quelque part, caché dans le désert, se trouve un homme qu’elle ne peut pas oublier. L’amour pourra-t-il la sauver ?

Mon avis :

Nous sommes dans le futur. La Terre a été envahie, et les humains, considérés comme des monstres avides de cruauté et de violence, sont remplacés par des êtres pacifiques : les âmes, qui sont introduites dans les corps humains et en prennent le contrôle en s’appropriant leurs pensées et leurs souvenirs. Normalement, les humains abandonnent totalement les commandes de leur esprit à l’envahisseur lorsqu’ils sont capturés, ne devenant plus que de simples enveloppes corporelles. Mais Melanie Stryder, elle, fait de la résistance. Elle refuse de laisser Vagabonde, l’âme qu’on a placée dans son corps, prendre le contrôle. Finalement, elle réussit à persuader Vagabonde d’abandonner les âmes pour partir à la recherche de son petit frère, Jamie, et de l’homme qu’elle aime, Jared, cachés dans le désert avec les quelques autres humains qui ont réussi à passer entre les mailles du filet des Traqueurs (les âmes chargées de capturer les Hommes). Son séjour au sein de la résistance humaine va contraindre Vagabonde à entièrement revoir sa vision des Hommes, et même de sa propre espèce, les âmes.

Au départ, je n’avais aucune envie de le lire, celui-là, étant donné qu’il est écrit par l’auteur de Twilight et que, comme chacun (ne) sait (peut-être pas), je n’ai pas du tout aimé Twilight. Et puis une lecture commune m’a finalement poussée à lui donner sa chance, et maintenant je ne regrette qu’une chose : ne pas l’avoir lu plus tôt. Parce que oui, j’ai vraiment, vraiment beaucoup aimé.

Bon, il faut quand même que je nuance ce que je viens d’écrire parce que je n’ai quand même pas aimé dès les toutes premières pages. Le début, il faut bien le dire, est carrément ennuyeux. L’histoire prend un certain temps pour se mettre en place et au vu des premiers chapitres, je ne m’attendais pas du tout à ce que le roman prenne la tournure qu’il prend finalement.

Autre chose qui m’a un peu gênée, c’est le style de l’auteure. Je crois que c’est ferme et définitif, je n’aime pas le style d’écriture de Stephenie Meyer. Elle en fait trop, surtout sur les sentiments – alors oui, c’est important de savoir ce que les personnages ressentent, mais j’ai trouvé qu’elle exagérait souvent un peu (beaucoup).

A part ça toutefois, je n’ai pas eu l’impression d’avoir affaire à la même auteure que pour Twilight. Alors que la saga sur Bella et Edward est d’une platitude effarante et ne soulève pas franchement (voire pas du tout) de questions transcendantales, dans Les âmes vagabondes en revanche ces deux défauts sont corrigés, et de quelle manière ! Stephenie Meyer a su créer un univers vraiment complexe et intéressant, avec différents mondes tout aussi fascinants les uns que les autres. Et c’est un véritable questionnement sur la nature humaine dans lequel elle nous entraîne : qu’est-ce que qui fait de nous des humains, le corps, l’esprit, les deux ? La cruauté est-elle au cœur de la nature de l’homme, peut-on l’éradiquer ?

L’histoire est racontée du point de vue de Vagabonde, donc du point de vue d’une âme et non d’un humain, ce qui m’a un peu surprise au départ, mais finalement ça m’a plu. On voit l’évolution de l’âme et de sa vision du monde, avec tous ses doutes, ses espoirs et ses peurs. 

J’ai également beaucoup aimé les confrontations mentales entre Vagabonde et Melanie. Elles partagent certes le même corps mais sont totalement différentes l’une de l’autre : Melanie est impulsive, belliqueuse et dynamique, tandis que Vagabonde est pleine de douceur et d’altruisme. J’ai aimé suivre comment ces deux filles s’apprivoisent et apprennent l’une de l’autre.

Il faut bien l’admettre, il n’y a pas énormément d’action dans ce roman, et le côté triangle amoureux prend beaucoup de place. Mais ça ne m’a pas dérangée étant donné que ce n’est pas un pur roman à l’eau de rose, la romance sert la réflexion sur la part du corps et celle de l’esprit dans l’être humain : d’un côté, il y a Jared, qui aime Melanie – le corps, et de l’autre, il y a Ian, qui aime Vagabonde – l’esprit. Et au milieu, il y a Vagabonde, qui ne sait pas trop où elle en est puisque que son corps (ou plutôt celui de Melanie) est attiré par Jared alors qu’au fond, elle préfère Ian.

(Personnellement, j’ai préféré Ian dès le début. Je n’ai jamais vraiment apprécié Jared.)

La fin est un peu prévisible, mais en même temps, je n’aurais pas voulu que ça se termine autrement, donc j’en suis quand même contente.

J’ai appris qu’il ne s’agissait non pas d’un one-shot comme je le pensais au départ, mais d’une trilogie. J’espère que ce ne sera pas une suite « commerciale », juste pour faire vendre des livres, parce que vraiment, le roman pourrait se suffire à lui-même. Quoi qu’il en soit, Les âmes vagabondes est un très beau livre que je recommande vivement, même à ceux qui n’ont pas aimé Twilight, parce que ça n’a absolument rien à voir, qu’on se le dise !