Titre : Pas raccord/Le
monde de Charlie (The perks of being
a wallflower)
Auteur : Stephen Chbosky (Etats-Unis)
Date de parution : 1999 aux Etats-Unis, 2008 en France
Editeur : Sarbacane – collection Exprim’
Nombre de pages : 294
Résumé :
Au lycée où il vient d’entrer, on trouve Charlie bizarre. Trop sensible,
pas « raccord ». Pour son prof de lettres, c’est sans doute un
prodige ; pour les autres, c’est juste un « freak ». En
attendant, il reste en marge – jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la
jolie Sam, le prennent sous leur aile. La musique, le sexe, les fêtes : le
voilà entré dans la danse… et tout s’accélère.
Mon avis :
C’est LE coup de cœur d’à peu près tout le monde en ce moment. Mais
moi, en l’occurrence, je ne suis pas raccord. Bon, j’ai pas détesté non plus,
mais on est loin, très très loin du coup de cœur.
Charlie a 15 ans et vient d’entrer au lycée, où il se sent différent,
mis à l’écart. Il a du mal à gérer ses sentiments, surtout depuis que son
meilleur ami Michael s’est suicidé et que sa tante Helen est morte. Les choses
changent lorsqu’il fait la connaissance Patrick et Sam, deux élèves de
terminale, qui deviennent ses amis et lui permettent de s’intégrer. Toutefois
Charlie ne parviendra jamais à se défaire du sentiment qu’il n’est « pas
raccord ».
Le livre se présente sous forme de lettres que notre héros écrit à un
ami anonyme. On ne saura jamais qui est cet interlocuteur à qui ces lettres s’adressent,
en fait je me demande si ce n’est pas un journal intime que Charlie écrit sous
forme de lettres à un ami imaginaire, comme le fait Anne Frank. On ne saura
jamais, et après tout ce n’est pas très important, donc passons.
Mon plus gros problème avec ce livre fut sans aucun doute le personnage
de Charlie. Je n’ai jamais vraiment réussi à m’attacher à lui, principalement à
cause de son immaturité et de sa naïveté. Je veux dire, il a 15 ans et est en
seconde, mais au travers de ce qu’il écrit, on dirait un collégien de sixième
(et encore !) Il donne l’impression de subir sa vie plutôt qu’il ne la
vit, et j’ai presque envie de dire que s’il se sent différent et n’a pas d’amis,
c’est normal.
Son style d’écriture également est d’une immaturité effarante. Pour
faire simple, il écrit comme il parle, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune
négation, des phrases plus ou moins bien tournées, du vocabulaire familier… Outre
le fait que ça m’a un peu déroutée au début, je trouve que ça ne colle pas du
tout avec le « prodige » qu’il est censé être selon son prof de
littérature. Comment peut-il être premier de sa classe en écrivant comme un
enfant de huit ans ?
Heureusement, il gagne en maturité au fil des pages, son style d’écriture
devient plus agréable à lire (ou alors c’est juste que je m’y suis habituée ?)
donc je l’ai un peu plus apprécié, mais pas au point de dire que je m’y suis
attachée.
La relation entre Charlie et ses nouveaux amis m’a paru… étrange. Elle
ne m’a pas donné l’impression d’une vraie relation amicale, en fait, mais plus
d’une relation grand frère-petit frère. Patrick et Sam maternent Charlie comme
s’il s’agissait d’un petit garçon et non d’un jeune homme qui finalement n’a
que deux ans de moins qu’eux, et entre 15 et 17 ans, la différence est quasi
inexistante, normalement. Je ne peux pas m’empêcher de me demander pourquoi ils
se sont intéressés à lui, parce que dans la « vraie vie », je ne
pense pas que ça se serait passé comme ça.
Il y a aussi quelques scènes qui sont complètement invraisemblables.
(comme la scène du viol, au début) (surlignez pour voir le spoiler)
La révélation finale ne m’a pas bouleversée comme elle a bouleversé la
plupart. Je me doutais bien qu’il était arrivé quelque chose à Charlie, pour qu’il
soit comme ça, donc c’est plutôt venu comme une confirmation.
Je n’ai parlé que des points négatifs, mais comme je l’ai dit au
début, je n’ai pas complètement détesté non plus ! Certains passages m’ont
fait sourire, voire rire, d’autres m’ont touchée… et j’ai quand même passé un
bon moment. En fait, je pense qu’on aime ce livre suivant son degré d’attachement
au personnage principal. Si vous aimez Charlie, alors vous adorerez, si comme
moi vous avez plus de mal, alors vous passerez un bon moment, mais sans plus.