Titre : Boys don’t cry
Titre original : Boys don’t cry – traduit par Amélie Sarn
Auteur : Malorie Blackman (Royaume-Uni)
Date de parution : 2010 au Royaume-Uni, 2011 en France
Editeur : Milan – Macadam
Nombre de pages : 287
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J’ai fixé Mélanie.
Elle n’avait pas 19 ans. Comment
avait-elle pu être assez stupide pour tomber enceinte ? Elle n’avait
jamais entendu parler de la pilule ?
– Dante, tu m’écoutes ?
– Hein ?
J’essayais encore d’intégrer que
Mélanie était mère quand elle a pris une grande inspiration, puis une autre.
– Dante, c’est toi le père. Emma est ta fille.
Dante attend les résultats de ses examens. Le courrier qui lui ouvrira
les portes de l’université. De sa future vie. Celle dont il a toujours rêvé.
Mais quand on sonne enfin à la porte, ce n’est pas le facteur, c’est
Mélanie. Son ex-copine, dont il n’a plus entendu parler depuis des mois. Avec
un bébé. Le sien.
Le leur.
Être père à 17 ans ? Il y a de quoi pleurer. Mais les garçons ne
pleurent jamais...
« Quand j’avais acheté
mon téléphone, on m’avait fourni une notice.
Quand papa avait
acheté l’ordinateur familial, on lui avait fourni un mode d’emploi.
Quand Mélanie m’avait
mis Emma sur les bras, je n’avais eu ni manuel, ni explications, ni mise à
niveau. Rien. »
Dante, dix-sept ans, a déjà des plans bien précis en tête en ce qui
concerne son avenir : réussir brillamment ses examens, aller à l’université
puis devenir journaliste. Sauf que le jour où ses résultats d’examens sont
censés, arriver, ce n’est pas le facteur qui sonne à la porte, mais Mélanie,
son ex-petite amie, qui lui apporte... Emma, leur fille. Et la lui laisse sur
les bras, parce qu’elle en a assez et veut passer le relais. Dante va donc être
obligé de revoir ses plans d’avenir en fonction de ce bébé qu’il n’a jamais
demandé, mais auquel, petit à petit, il va réussir à s’attacher...
J’ai commencé ce livre avec quelques appréhensions puisque le
contemporain Young Adult, ce n’est pas forcément un genre qui me convient – je suis
souvent déçue par ces livres là. Mais je suis finalement très contente d’avoir
donné sa chance à Boys don’t cry,
parce qu’il ne m’a pas déçue du tout ! Bien au contraire.
Mes appréhensions reposaient aussi en grande partie sur le fait que ce roman traite de la parenté chez les adolescents, autrement dit un
thème vu, revu et corrigé dans la littérature YA. Mais Malorie Blackman a réussi à innover avec ce thème pourtant rebattu, en
inversant les rôles traditionnels : là, ce n’est pas le père qui fuit
à toutes jambes quand on lui annonce qu’il va avoir un enfant, mais la mère qui laisse
le bébé sur les bras du père avant de s’enfuir sans demander son reste. Et ça,
ça apporte un peu de sang neuf, et c’est bien.
L’histoire ne regorge pas de rebondissements – on suit simplement les
premiers pas de Dante en tant que papa. Mais on ne s’ennuie pas pour autant !
J’ai beaucoup aimé voir l’évolution de
la relation entre Dante et sa fille, qui passe de « comment je vais
bien pouvoir me débarrasser de ce bébé ? » à « rien ni personne
ne pourra m’enlever ma fille ». On
voit également tous les obstacles auxquels se heurtent le jeune père –
notamment le regard des autres, que
ce soit ses proches, les gens dans la rue ou même les professionnels de l’enfance.
Il est victime de tous les préjugés sur
les parents adolescents, et peut-être même de manière plus forte encore parce
qu’il est un garçon.
« J’ai regardé
Emma, son visage chiffonné et rouge, ses yeux plissés par le désespoir. Adam
avait raison. Elle était... très belle.
Magnifique
même. »
Il est extrêmement facile de s’attacher
aux personnages. Dante évolue
énormément au cours du roman, passant de
l’ado insouciant et un peu immature, au père responsable. Adam, son petit
frère, qui est narrateur de quelques chapitres et a également une intrigue
secondaire le concernant, m’a plu pour sa
joie de vivre et son sens de la répartie. Et leur père est aussi un personnage touchant, on sent qu’il aime énormément ses fils, même s’il a du
mal à le leur dire et le leur montrer. Je pense que Dante qui se retrouve
père du jour au lendemain a un bel exemple de paternité avec son propre père.
Et puis, évidemment, j’ai été attendrie par Emma, qui apporte une bonne dose de sourire et de légèreté. Mais un
bébé, c’est toujours mignon de toute façon, non ?
Boys don’t cry est une belle histoire familiale portée par la
très jolie plume de Malorie Blackman. Elle est fluide, avec une pointe d’humour pour dédramatiser
les situations, tout en restant sérieuse quand il le faut et en véhiculant également beaucoup d’émotion.
Avec un tel sujet, il aurait été très
facile de tomber dans le pathos ou à Bisounours-land, mais l’auteure a su
éviter cet écueil.
La fin est très ouverte,
et... d’un côté ça m’a plu, parce que le
roman se termine sur un très beau moment, plein d’espoir, et délivre un joli
message. Mais d’un autre côté,
il reste pas mal de choses que j’aurais voulu savoir. La grosse question qui
reste en suspens est : quid de
Mélanie ? On n’en entend plus parler après qu’elle ait abandonné Emma
à Dante. J’aurais aimé savoir ce qu’elle était devenue pendant les mois passés sans
sa fille, et savoir si elle allait un jour chercher à la récupérer.
Pour conclure, Boys don’t cry a été pour moi une très bonne surprise. Il m’a certes fallu un petit moment pour
vraiment entrer dans l’histoire, mais une fois que j’y suis parvenue, je n’en
suis plus ressortie ! Un excellent moment de lecture.
Je vous le recommande si :
je ne sais pas trop à qui le recommander, je ne pensais pas faire partie de
ceux qui ont beaucoup aimé ce roman, et pourtant, si ! Je pense qu’il n’y
a pas de restriction, il peut plaire aux filles comme aux garçons, aux plus
jeunes comme aux plus âgés.
« J’ai récemment
découvert quelque chose, ai-je reparti sans chercher à arrêter les larmes qui
roulaient sur mes joues. Les garçons ne pleurent pas, mais les hommes
oui. »
Si comme moi vous vous demandez ce qu'il est advenu de Mélanie, sachez qu'il y a une suite, Heart Break Girl, parue en mars 2014 aux éditions Doubleday (en VO), qui raconte justement le retour de Mélanie, qui veut récupérer Emma...
Je sais pas si je la lirai (vu que j'ai lu Boys don't cry en VF, je vais peut-être attendre Heart Break Girl en VF aussi), mais pourquoi pas, ça peut être intéressant.
Vraiment tout pareil que toi pour ce roman ! Un peu dur de rentrer, mais une fois rentré, c'est juste une très bonne surprise.
RépondreSupprimerComme toi, j'ai vraiment apprécié les relations entre Dante, Adam, et leur père, avec la petite Emma au milieu. Une chouette histoire (pour une fois que ce sont les garçons dont on s'occupe !), et une fin ouverte... comme dans la vraie vie, sans savoir de quoi demain sera fait.
Mais c'est clair qu'on veut savoir pour Mélanie !
Je viens de voir sur Goodreads qu'apparemment, il y a une suite (Heart Break Girl, sortie en mars 2014) qui raconte le retour de Mélanie... je sais pas si je la lirai, mais ça peut être intéressant :)
SupprimerJ'ai lu ce roman et je l'ai beaucoup aimé alors qu'au départ, tout comme toi, je n'étais pas du tout certaine d'apprécier ma lecture.
RépondreSupprimerJe n'étais pas au courant pour la suite sur Mélanie mais c'est une super nouvelle, peut-être que je la lirai :)
Je savais pas non plus, je l'ai découvert un peu par hasard cet après-midi. Je me laisserai sûrement tenter, si jamais elle sort en France :)
SupprimerIl me donne très très envie en tout cas :)
RépondreSupprimerDepuis le temps qu'il me tente celui-là... Même si c'était différent, j'avais adoré la plume de l'auteure dans sa saga Entre chiens et loups et je me suis toujours dit qu'il faudrait que je mette la main sur celui-ci ^^ Ta chronique ne fait que renforcer cet avis :)
RépondreSupprimerFaut que je lise Entre chiens et loups aussi. J'aime bien la plume de Malorie Blackman, et puis c'est de la dystopie (si je dis pas de bêtises ^^), donc ça devrait forcément me plaire !
SupprimerJ'aurais plutôt dit qu'Entre chiens et loups est une uchronie... (genre, et si... les Noirs avaient pris la place des Blancs et inversement). Si tu t'y lances, j'espère aussi que ce roman te plaira !
SupprimerC'est un livre que j'avais beaucoup aimé.
RépondreSupprimerEt, je ne savais pas qu'il y avait une suite... donc, merci pour l'info =D
Je ferais sans doute comme toi, j'attendrais sa sortie VF.
Je viens de découvrir qu'il y avait une suite aussi, en me baladant sur Goodreads. Je suis plutôt contente, j'avais envie de savoir ce que Mélanie était devenue
SupprimerCe roman ne me tente pas plus que ça mais après avoir lu ta chronique je me dis pourquoi pas ? :p En tout cas, contente qu'il t'ait plu ;)
RépondreSupprimerJe pense exactement comme toi sur ce roman ! Et j'ignorais qu'il y avait une suite, merci de l'info ;)
RépondreSupprimerLa couverture ne me tentait pas du tout, mais en lisant ta chronique, ma curiosité s'est réveillée !
RépondreSupprimerJ'aime bien la façon dont le sujet n'a pas l'air d'être traité comme un gros cliché. En plus, un narrateur interne masculin, ça fait du bien ! Je pense que si j'ai l'occasion de le lire, je vais me laisser tenter :)
Merci pour cette découverte !
J'avais peur que ce soit super cliché et Bisounours-land aussi, mais en fait pas du tout ! N'hésite surtout pas si tu as l'occasion !
SupprimerMais un bébé, c’est toujours mignon de toute façon, non ? >> NOOOON AHAHHA. Pardon, j'aime pas les enfants.
RépondreSupprimerPareil que toi, pour la suite, je vais attendre la VF:)
Contente que tu aies aimé, je me suis un peu surprise aussi ;)
xx