jeudi 29 mai 2014

Je sais qui tu es de Yrsa Sigurdardottir






Titre : Je sais qui tu es
Titre original : Eg man thig – traduit par Marie de Prémonville
Auteur : Yrsa Sigurdardottir (Islande)
Date de parution : 2010 en Islande, 2012 en France
Editeur : Points
Nombre de pages : 408






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Garđar et Katrín débarquent à Heysteri, petit village perdu des fjords, pour retaper un gite. Excités, ils pensent être seuls. En hiver, les incidents se succèdent – une vieille femme se pend, une école est saccagée – et l’aventure tourne au cauchemar. Des pas les suivent, des voix exigent qu’ils partent, un enfant rôde... La région est-elle maudite ? Harcelés, ils n’ont plus le choix : il faut fuir ou... mourir.


« Le chuintement des pas avait repris, précédé par une odeur infecte et indéfinissable, un mélange de varech et de viande pourrie. La voix monta de nouveau, plus forte et plus distincte : Ne partez pas. Pas encore. J’ai pas fini. »

J’ai découvert cette auteure il y a trois ou quatre ans avec son premier roman (du moins son premier roman traduit en français) Ultimes Rituels pour lequel j’avais eu un coup de cœur. J’avais donc très, très hâte de lire Je sais qui tu es lors de sa sortie, mais lorsque je me le suis finalement procuré, allez savoir pourquoi, je l’ai laissé dormir dans ma PAL. Et je me demande bien pourquoi ! Pas de coup de cœur cette fois, mais une très bonne lecture tout de même, qui ne méritait pas d’être laissée de côté aussi longtemps.

Nous suivons deux histoires en parallèle : tout d’abord celle de Garđar, Katrín et Líf, trois amis qui décident de retaper une maison abandonnée dans un village désert perdu au milieu de nulle part. Mais le rêve tourne rapidement au cauchemar quand ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seul... et que le quatrième occupant du village, qui qu’il soit, semble leur vouloir du mal.
D’autre part, nous suivons également Freyr, psychiatre, qui assiste la police sur deux affaires : la mise à sac d’une école, et le suicide par pendaison d’une vieille femme dans une église. Il s’avère rapidement que les deux sont liés, et qu’elles pourraient même avoir un lien avec l’histoire personnelle de Freyr.

Je dois dire qu’il m’a fallu un certain temps pour entrer dans l’histoire. Le premier tiers du roman est pour ainsi dire une phase de mise en place, et même si je ne m’ennuyais pas, loin de là, je n’étais pas passionnée non plus. Et puis, petit à petit, les choses commencent à s’éclaircir, les coïncidences se font de plus en plus étranges, des liens entre les différentes affaires commencent à se dessiner et on voit émerger une trame. Et là, je me suis vraiment laissée emporter par l’histoire au point de ne plus pouvoir la lâcher. En plus, l’auteure sait parfaitement où terminer ses chapitres pour nous faire dire « ah non, je peux pas m’arrêter là ! ». Et comme les chapitres alternent les deux intrigues principales, le chapitre suivant n’apporte pas la réponse au cliffhanger du précédent, donc il faut lire les chapitres deux par deux. Et c’est comme ça qu’on termine le livre sans même s’en rendre compte.

Si j’ai trouvé la lecture addictive, en revanche elle ne m’a pas fait trembler autant que je l’espérais. Je ne peux pas dire que j’ai vraiment eu peur en lisant Je sais qui tu es. Bien sûr, il y a quelques passages qui m’ont fait frissonner, et la maison de Garđar, Katrín et Líf, avec le halo de mystère qui l’entoure, m’a donné comme un sentiment de malaise du début à la fin, mais pas au point de sursauter au moindre craquement ou porte qui claque, ou encore d’être incapable de rester seule dans le noir. C’est le genre de réactions que provoque chez moi  la lecture d’un thriller vraiment effrayant, or là ce ne fut pas le cas.

Le livre n’a donc pas été à la hauteur de mes attentes sur le côté effrayant, mais il n’en est pas du tout une déception pour autant ! J’ai beaucoup aimé suivre ces différentes intrigues et voir comment tous ces éléments finissent par se rejoindre à la fin. Pourtant, au départ, rien ne paraissait plus éloigné ! L’intrigue se complexifie de chapitre en chapitre alors que l’auteure nous dévoile de nouveaux éléments et que notre pauvre petit cerveau rame pour essayer d’assembler tout ça en un tout cohérent.
Et puis il y a un petit côté surnaturel qui apporte une réel plus, démarquant Je sais qui tu es des thrillers habituels. J’ai surtout apprécié le fait que l’auteure, bien qu’elle nous permette d’emboîter toutes les pièces du puzzle à la fin, laisse tout de même planer un petit doute sur la nature surnaturelle des évènements. Etait-ce vraiment des fantômes ? Ou bien y a-t-il une explication rationnelle aux phénomènes inexplicables qui surviennent tout au long du roman ? A nous d’en décider !

En bref, s’il est un peu long à démarrer, ce thriller vaut vraiment la peine qu’on fasse l’effort de passer ce premier tiers un peu lent. Car par la suite il s’agit véritablement d’une lecture palpitante et addictive qui plaira sans aucun doute aux amateurs d’histoires de fantômes et de surnaturel.

Je vous le recommande si : vous vous intéressez aux témoignages et légendes surnaturelles et vous aimez les thrillers.


L’édition française est traduite depuis l’anglais, alors que la version originale du livre est écrite en islandais. Ce qui fait que nous, français, lisons une traduction de traduction. Je ne le savais pas au moment où j’ai acheté le livre, mais si j’avais su, j’aurais plutôt choisi de lire la traduction en anglais, directement tirée de l’original. Et c’est ce que je vous conseille de faire si vous lisez l’anglais, parce que déjà qu’une traduction s’écarte toujours plus ou moins du texte d’origine, une traduction de traduction... à certains moments on doit être assez loin de ce qu’à réellement écrit Yrsa Sigurdardottir.

2 commentaires:

  1. Je ne suis pas vraiment thriller mais tu m'intrigues!

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  2. Bon je ne suis pas du tout fan de thriller alors je vais passer mon tour :D

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