mercredi 10 décembre 2014

Will & Will de John Green & David Levithan






Titre : Will & Will
Titre original : Will Grayson, Will Grayson - traduit par Nathalie Peronny
Date de parution : 2011
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 379






________________

Will Grayson se méfie des sentiments. Les histoires de coeur portent la poisse, tout le temps. Alors quand son meilleur ami, l'exubérant, très corpulent et très, très homo Tiny Cooper, fait tout pour le fourrer dans les bras de Jane, il se dit que cette fille est jolie, marrante et sympa mais... pas du tout son type.

De l'autre côté de Chicago, un certain Will Grayson (rien à voir avec le premier !), se sent plus mort que vivant : il vient d'apprendre que celui qui le faisait fantasmer sur sa messagerie n'a jamais existé... (surlignez pour voir l'ENORME spoiler)


(j’ai lu le livre en anglais, donc la citation est en anglais)
“Maybe there’s something you’re afraid to say, or someone you’re afraid to love, or somewhere you’re afraid to go. It’s gonna hurt. It’s gonna hurt because it matters.”*

J’étais un peu hésitante à l’idée d’entamer Will & Will parce que je ne savais pas trop quoi penser des romans de John Green : autant j’ai adoré Nos étoiles contraires, autant je n’ai absolument rien trouvé d’extraordinaire a Qui es-tu Alaska ? Donc je ne pouvais pas savoir si celui-ci, co-écrit avec David Levithan, allait être à mon goût. Finalement, il l’a été et je suis très contente de lui avoir donné sa chance.

Pour une raison quelconque, j’étais persuadée qu’il s’agissait d’un roman fantastique, soit que les deux Will Grayson étaient des clones, soit qu’ils vivaient dans des univers parallèles. Et apparemment je ne suis pas la seule à m’être fait piéger puisque à la bibliothèque il était classé parmi les romans de l’imaginaire. Mais laissez moi vous prévenir, c’est tout sauf du fantastique. L’histoire se passe à Chicago dans les années 2010, et nos protagonistes sont des êtres humains comme vous et moi, ils ont simplement le même nom. Et le même âge, aussi.

Alors qui sont ces deux Will Grayson ? Le premier, écrit par John Green, est un garçon un peu réservé qui ne veut pas ressentir d’émotions. Il a une règle d’or : « shut up and don’t care » (tais toi et n’attache d’importance à rien). Il parait froid et distant à première vue (et c’est l’effet recherché je pense), mais je me suis très vite attachée à lui quand même, parce qu’il m’a beaucoup fait penser à une version masculine de moi à 16 ans.
Le second Will Grayson, que j’appellerai will en minuscules (puisqu’il n’utilise que les minuscules) est un gothique qui semble détester le monde entier, à l’exception de ce jeune homme avec qui il chatte en ligne, mais en réalité il ne demande qu’à être aimé. Je l’ai aussi beaucoup apprécié, surtout son sens de l’humour. will est écrit par David Levithan et il faudrait vraiment que je me penche sur la bibliographie de cet auteur.

Et c’est là qu’intervient Tiny Cooper, le meilleur ami de Will, dont le nom devrait figurer dans le titre également parce qu’il est l’un des personnages les plus importants du roman, si ce n’est LE plus important. Sans lui, rien ne serait arrivé, il est ce qui relie Will et will. Tiny (minuscule en anglais) porte très mal son nom, puisqu’il est tout simplement énorme. L’obèse le plus gay du monde, ou le gay le plus obèse du monde, au choix. Sérieusement, ce garçon est hilarant. Vous ne pouvez pas ne pas l’aimer, même s’il a bon nombre de défauts, comme être incroyablement égocentrique (il est en train de monter une comédie musicale sur rien d’autre que sa vie amoureuse, plus compliquée qu’un épisode de Sex and the city), et mentionner son homosexualité une centaine de fois par jour, comme si être gay était la seule chose qui le définissait en tant que personne.

Ce roman n’était pas tout à fait ce à quoi je m’attendais. Comme je l’ai dit au début, je pensais qu’il s’agissait de fantastique, mais même quand je me suis rendue compte que c’était du contemporain et que j’ai changé mes attentes en conséquence, elles n’ont pas été réalisées. Je pensais que lorsque Will et will allaient se rencontrer, ça allait marquer un tournant et changer radicalement leurs vies. Mais regardons les choses en face : en fait, ça ne change pas grand-chose. Et ils ont vraiment peu d’interactions l’un avec l’autre. Vraiment, le personnage central ici, celui qui joue le rôle le plus important, c’est Tiny.
Cependant, j’ai tout de même beaucoup apprécié ma lecture. C’est une belle histoire d’amitié et d’amour (amour au sens général, pas juste l’amour romantique). Il y avait des passages à mourir de rire, et d’autres plein d’émotions.

Le plus gros défaut selon moi se situe dans la fin. Elle est... too much, et certainement pas réaliste. D’accord, plusieurs choses dans ce livre sont plus ou moins réalistes (je doute qu’un personnage comme Tiny existe en vrai), mais la fin était plus qu’irréaliste (je veux dire, qui donc accepterait de se rendre à une comédie musicale gay pour dire à un parfait inconnu qu’ils l’apprécient, tout ça parce qu’il porte le même nom qu’eux ?) (surlignez pour voir le spoiler). C’est vrai que cette fin est bien dans le style des comédies musicales, donc puisque la comédie musicale de Tiny prend une place importante dans le roman, ça se tient. Mais quand même, je pense que cette histoire méritait une meilleure fin.

Pour conclure, ce roman n’est pas exempt de défauts, mais il vous fait vous sentir bien. On a besoin de plus de livres comme ça !

Je vous le recommande si : vous aimez les ados qui pensent hors des cadres, et vous voulez un livre qui vous donnera le sourire. Vous devez également être à l’aise avec les personnages gays, parce qu’il est beaucoup question d’homosexualité.

----------------------


*  « Peut-être qu’il y a quelque chose que tu as peur de dire, ou quelqu’un que tu as peur d’aimer, ou quelque part où tu as peur d’aller. Ca va être douloureux. Ca va être douloureux parce que ça a de l’importance. »

8 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ta façon de dire que le livre nous fait nous "sentir bien" c'est vraiment ce que je retrouve à chaque fois que je lis du John Green !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis d'accord ! Bon, j'avais pas ressenti ça pour Qui es-tu Alaska ? mais par contre pour Nos étoiles contraires c'était tout à fait le cas alors que vu le sujet on aurait plutôt pu penser le contraire ;)

      Supprimer
  2. Ton avis reflètent parfaitement mon impression de lecture :) Je n'avais pas adoré, mais j'avais aimé malgré tout. Je ne me suis pas attardée sur les défauts, seulement sur la positivité du livre au final :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Exactement pareil :) J'ai trouvé un certain nombre de petits défauts, mais au final ce que je retiendrai c'est surtout les éléments positifs et le sourire que cette lecture a fait naître sur mon visage :)

      Supprimer
  3. Il faut vraiment que le sorte de ma PAL et malgré les petits défauts que tu as cités, j'ai très envie de me lancer O:) Et puis, une lecture VO ne me fera pas de mal ! :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les défauts on les oublie vite, l'impression générale du roman est très positive :)

      Supprimer
  4. Depuis le temps que je veux le lire... Mais qu'il était aussi introuvable avant sa réédition. Je craquerai très certainement un jour, juste pour retrouver John Green et David Levithan ! Puis tu en parles bien, j'ai envie de me sentir bien en lisant un livre, tout est fait pour que je craque enfin :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu peux, je te le conseille en anglais plutôt qu'en français, pour avoir lu John Green dans les deux langues c'est de loin dans sa langue d'origine que sa plume a eu le plus d'effet sur moi.

      Supprimer