Titre original : Requiem
(Delirium #3) – traduit par Alice Delabre
Auteur : Lauren Oliver (Etats-Unis)
Date de parution : 2012 aux Etats-Unis, 2013 en France
Editeur : Black Moon
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Alex est revenu. Le premier amour de Lena n’est pas mort. Mais il a changé. Les mois de torture, la lutte de
chaque jour dans une nature hostile, la menace qui pèse sur la résistance plus
grande que jamais : Alex n’est plus le même.
Hana non plus. Hana qui a été opérée. Hana qui va se marier. Hana qui doute.
Imaginez qu’on vous prive de tout sentiment. Que la liberté ne soit
plus qu’un vieux souvenir dénué de sens. Jusqu’où iriez-vous pour garder le
droit d’aimer ?
/!\
ATTENTION. Contient des spoilers des deux premiers tomes. Si vous présentez une
allergie connue à ces substances, veuillez ne pas vous aventurez plus loin. Je
décline toute responsabilité en cas de spoliation accidentelle /!\
« Qui sait ?
Peut-être qu’ils ont raison. Peut-être que nous sommes rendus fous par nos
émotions. Peut-être que l’amour est une maladie et que nous serions mieux sans
elle.
Nous avons choisi une
autre route pourtant. En fin de compte, c’est pour cette raison précise que
nous avons refusé le remède. La liberté de choix. La liberté de suivre la
mauvaise voie. »
J’ai bien du mal à savoir quoi penser de cet ultime tome. Je l’ai
apprécié, mais certaines choses m’ont vraiment beaucoup déçue.
Dans ce tome trois, nous alternons
les points de vue de Lena et de son ancienne meilleure amie, Hana. Les deux
filles vivent des situations totalement différentes : Lena fait désormais partie de la résistance, et même si on la tient
toujours un peu à l’écart des grandes décisions, elle a su se faire se place au
sein des Invalides. Hana, de son côté, a
subi le Protocole, et s’apprête à se marier. Et pas avec n’importe qui :
non, c’est le futur maire de Portland qui lui a été attribué comme compagnon.
Mais toutes deux ont un point commun : elles doutent, se
demandent si la vie qu’elles mènent est vraiment celle dont elles ont rêvé.
Ce double point de vue fait partie des éléments qui m’ont le plus plu.
Depuis le tome 1 Hana fait partie de
mes personnages préférés de la saga, et sa présence m’a manqué dans Pandemonium. J’étais donc vraiment
contente de la retrouver dans Requiem,
même si elle n’est plus vraiment la
même. Elle n’est plus la jeune fille rebelle et pleine de vie que nous
connaissions au début de la saga, le Protocole l’a rendue lisse, sans
histoires, même si parfois l’ancienne Hana refait surface pour quelques courts
instants. Je l’ai trouvée vraiment
égoïste par moments, et elle m’est apparue beaucoup moins sympathique que dans
le premier tome, même si j’ai malgré tout aimé la suivre.
En fait, ce que j’ai surtout
apprécié dans le point de vue de Hana, c’est qu’il nous permet de voir la situation à la fois du côté des rebelles et
des autorités, de ceux qui croient dans le système. C’est souvent quelque
chose que l’on n’a pas dans les dystopies puisque tous les personnages principaux
sont des rebelles, alors que c’est aussi intéressant de voir les choses à
travers les yeux de l’autre camp.
Le point de vue de Lena nous
plonge donc dans le quotidien des résistants, au sein desquels elle a
vraiment réussi à se faire une place depuis le sauvetage de Julian. Cette fois,
les résistants ont décidé de ne plus se cacher dans la Nature, à espérer qu’on
ne les trouve pas. Ils veulent agir, c’est
donc une véritable guerre qui se prépare.
J’ai apprécié la fragilité de
Lena dans ce dernier tome, et ses doutes face à cette vie dans la Nature
qui ne correspond en rien à la liberté dont elle a rêvé. Mais il faut bien le
dire, il y a également certaines choses
qui m’ont agacée à son propos. Le fait qu’elle passe son temps à
tergiverser sur ses sentiments amoureux alors qu’il y a des choses autrement
plus importantes qui sont en train de se jouer, surtout. C’est vrai que l’amour
est au centre de cette dystopie et c’est vrai aussi que le triangle amoureux
est bien mené – j’étais même plutôt contente de le voir apparaître puisque dans
Pandemonium je trouvais que Lena
oubliait un peu vite Alex – mais quand même, plusieurs fois j’ai eu envie de
dire à notre héroïne « bon ma petite, y’a une guerre qui se prépare là,
alors tes problèmes de cœur, tu t’en occuperas plus tard, ok ? ».
La fin… je sais qu’elle a fait couler beaucoup d’encre, et je
comprends désormais pourquoi. Ce n’est
pas une vraie fin que nous donne là Lauren Oliver. Déjà, pour un tome
final, je trouvais que l’affrontement entre les Invalides et Régulateurs tardait
à arriver, et en effet il arrive vraiment tard dans le roman, ce qui en fait
pour moi un tome de transition et non pas un tome final. L’auteure ne répond à
aucune des questions qu’elle soulève dans sa trilogie : quelle va-être l’issue
de la guerre menée par les Invalides ? Qu’est-il arrivé à la famille de
Lena ? Que va-t-il advenir de Hana ? Et du triangle amoureux
Julian-Lena-Alex ? Faire une fin ouverte, c’est une chose, mais pour moi,
une bonne fin ouverte est une fin qui ouvre de nouvelles perspectives, pas qui
s’arrête abruptement en laissant le soin au lecteur de répondre lui-même aux
questions qu’ont suscité le récit… J’ai
eu comme l’impression que Lauren Oliver ne savait pas comment terminer sa saga,
donc elle a tout laissé en plan et clos cet ultime tome par quelques
considérations moralistes qui concernent plus notre vie de tous les jours à
nous, lecteurs, que celle de nos héros. Je trouve ça un peu facile, et ça
ne me plait pas. J’avais pourtant vraiment apprécié ma lecture, mais cette fin
me laisse un tel goût d’inachevé que je referme cette trilogie sur une note
franchement négative.
Pour conclure, si l’on fait abstraction du fait qu’il manque quelques
chapitres, voir même un tome entier, pour que la saga soit complète, Delirium
reste tout de même une bonne dystopie, agréable à lire – Lauren Oliver a une
superbe plume. C’est loin d’être la meilleure saga du genre, mais j’ai tout de
même passé un très bon moment avec chacun des trois tomes. Dommage que la fin
de Requiem vienne gâcher cette bonne impression.
Je vous le recommande si :
vous aimez les dystopies. Par certains côtés Delirium m’a un peu fait penser à
la saga Uglies de Scott Westerfeld, donc si vous avez aimé cette série,
pourquoi pas tenter celle de Lauren Oliver ?
« C’est un bon
résumé du passé : il glisse l’air de rien, puis s’accumule en fines
strates. Si on n’y prête pas garde, on se retrouve enterré dessous. »
J'ai préféré ce troisième tome au deuxième (Le 2ème a été une déception), mais c'est vrai qu'il n'a rien d'un tome final. Et les fins ouvertes, d'accord, c'est bien. Mais PAS dans une dystopie, je trouve. Ca fait trop "bon je sais plus comment faire, allez, on va dire qu'on arrête là"... comme tu dis. Un point final est important :/
RépondreSupprimerCe tome trois aurait été mon préféré de la saga si la fin ne m'avait pas autant déplu. J'ai vraiment l'impression que Lauren Oliver s'est débarrassée du truc comme ça parce qu'elle savait plus quoi en faire, et je trouve ça vraiment pas terrible :/
SupprimerJ'avais beaucoup aimé ce troisième tome (plus que le second mais moins que le premier). Surtout le double point de vue et le bon équilibre entre action et émotion. Quant à la fin, mon sentiment dessus est mitigé. J'avais trouvé qu'elle correspondait à la notion de choix que l'auteur met sans cesse en avant, et perso j'avais bien aimé le petit message moralisateur derrière, mais bon sang ce qu'elle est frustrante !!!
RépondreSupprimerLe petit message moraliste derrière la fin ne me dérange pas tellement, c'est même plutôt intéressant ce qu'elle dit mais j'aurais voulu une VRAIE fin ! Pour moi ça a vraiment tout gâché, parce que j'aimais vraiment ce tome sinon :(
SupprimerBon... je compte le lire même s'il a ses défauts, apparemment. Les deux premiers m'ont plu, en tout cas!
RépondreSupprimerIl est bien quand même, hein ! :D
SupprimerJe suis tout à fait s'accord avec toi, je viens de le finir et la fin... C'en est même énervant!
RépondreSupprimerde mon côté j'ai assez apprécié la fin ouverte (bon, un peu moins ouvert aurait quand même été bien) mais ce n'est pas un coup de coeur! effectivement, la trilogie est sympa, mais ne transcende pas le genre
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