Titre : The Sea of
Tranquility
Auteur : Katja Millay (Etats-Unis)
Date de parution : 2012
Editeur : Atria
Nombre de pages : 426
LC avec Althea chou
Résumé :
I live in a world
without magic or miracles. A place where there are no clairvoyants or
shapeshifters, no angels or superhuman boys to save you. A place where people
die and music disintegrates and things suck. I am pressed so hard against the
earth by the weight of reality that some days I wonder how I am still able to
lift my feet and walk.
Two and a half years
after an unspeakable tragedy left her a shadow of the girl she once was, Nastya
Kashnikov moves to a new town determined to keep her dark past hidden and hold
everyone at a distance. But her plans only last so long before she finds
herself inexplicably drawn to the one person as isolated as herself: Josh
Bennett.
Josh’s story is no
secret. Every person he loves has been taken from his life until, at seventeen
years old, there is no one left. When your name is synonymous with death,
everyone tends to give you your space. Everyone except Nastya who won’t go away
until she’s insinuated herself into every aspect of his life. But as the
undeniable pull between them intensifies, he starts to wonder if he will ever
learn the secrets she’s been hiding – or if he even wants to.
Je vis dans un monde sans magie
ni miracles. Un endroit où il n’y a ni extralucides ni métamorphes, ni anges ni
super héros pour vous sauver. Un endroit où les gens meurent et la musique se
désintègre et les choses craignent. Le poids de la réalité me cloue si fort au
sol que certains jours je me demande comment je suis encore capable de lever mes
pieds et marcher.
Deux ans et demi après
l’impensable tragédie qui l’a laissée l’ombre de la fille qu’elle était, Nastya
Kashnikov déménage dans une nouvelle ville, déterminée à garder son sombre
passé caché et à tenir tout le monde à distance. Mais ses plans ne durent que
jusqu’à ce qu’elle se trouve inexplicablement attirée par la seule personne
aussi isolée qu’elle : Josh Bennett.
L’histoire de Josh n’est un
secret pour personne. Tous les gens qu’il aime lui ont été enlevés jusqu’à ce qu’à dix-sept ans, il ne lui reste
personne. Quand votre nom est synonyme de mort, tout le monde a tendance à vous
laisser de l’espace. Tout le monde sauf Nastya qui ne s’en ira pas avant de
s’être insinuée dans tous les aspects de sa vie. Mais alors que l’indéniable
attraction entre eux s’intensifie, il commence à se demander s’il apprendra un
jour les secrets qu’elle cache – ou s’il le veut vraiment.
(Crédits de la traduction : moi-même :3 )
Mon avis :
“I know at that moment what he’s given me and
it’s not a chair. It’s an invitation, a welcome, the knowledge that I am
accepted here. He hasn’t given me a place to sit. He’s given me a place to
belong” *
La vie de Nastya Kashnikov, dix-sept ans, a été détruite lors d’un
terrible évènement qui a balayé tous ses projets d’avenir ainsi que ce qui
faisait sa personnalité. Deux ans et demi plus tard, elle décide de reprendre
une nouvelle vie, dans une nouvelle ville, une nouvelle école, où personne ne
la connaît et ne sait ce qui lui est arrivé, et où elle pourra se créer un
nouveau personnage. C’est là qu’elle rencontre Josh Bennett, ce mystérieux
garçon qui semble entouré d’un champ de force empêchant les gens de
l’approcher, mais qui n’a même pas besoin d’élever le voix pour être écouté et
respecté. Un soir, Nastya se retrouve par hasard devant chez Josh alors qu’il
travaille le bois dans son garage. Cela devient rapidement un rituel, chaque
soir, elle se rend chez lui et le regarde travailler. C’est ainsi que débute
une relation difficile à qualifier entre ces deux jeunes gens que la vie est
loin d’avoir épargnés.
Pour être honnête, le début ne m’a pas vraiment accrochée. L’attitude
de Nastya, la lenteur du récit… tout ça ne laissait présager rien de bon et
comme le livre fait 430 pages écrites en tout petits caractères, je me suis dit
que ça allait être dur d’arriver au bout. Et maintenant, après l’avoir refermé,
je me demande comment j’ai pu penser ça. Parce qu’arrivée à la dernière page,
je n’aurais pas dit non à un chapitre de plus. Voire deux ou trois, même.
C’est vrai que le récit est lent, mais si ça ne me plaisait pas trop
au début, je pense au contraire maintenant que c’était juste le rythme parfait.
L’histoire évolue au même rythme que les personnages, que leur chemin vers la
guérison des blessures que leur a infligé la vie.
Ces deux personnages, justement, parlons-en. Ce n’est pas évident de
s’attacher à eux dès le début, parce qu’ils ne font rien pour –l’un comme
l’autre, ils veulent rester seuls, ils ne veulent pas qu’on s’attache à eux.
Mais il est totalement impossible de leur rester indifférent, surtout quand,
comme moi, on aime les personnages complexes et torturés. Même si on ne
s’attache pas à eux tout de suite, on veut au moins les comprendre, savoir
pourquoi, comment ils en sont arrivés là.
D’abord, Nastya.
“Dying really isn’t so bad after you’ve done it
once.
And I have.
I’m not afraid of death anymore.
I’m afraid of anything else.” **
Nastya affirme avoir été assassinée deux ans et demi plus tôt, lors de
la tragédie qui a envoyé sa vie d’alors voler en éclats. Aujourd’hui, elle
tente de se reconstruire une identité, loin de tout ce qui lui rappelle qui
elle était avant, ce qu’elle a perdu. Pendant la plus grande partie du roman,
on ignore ce qu’il lui est arrivé, de petites informations sont distillées ici
et là mais on ne peut faire que des suppositions. Au départ, j’ai eu du mal à
l’apprécier, parce que je ne la comprenais pas : pourquoi a-t-elle choisi
de ne pas parler, alors qu’elle peut le faire, physiquement parlant ? Et
pourquoi s’habille-t-elle comme une pétasse (désolée pour l’expression, mais je
n’en trouve pas d’autre plus appropriée) alors que visiblement ce n’est pas son
caractère ? Et puis, petit à petit, j’ai réussi à la cerner. Et je peux
vous dire qu’à la fin, j’étais vraiment, complètement attachée à elle.
Et puis, Josh.
“I watch people a lot. Normally it’s not an
issue because no one looks at me, and if they do, I’m pretty adept at looking
away fast.” ***
Le sort de Josh n’a pas beaucoup à envier à celui de Nastya. Le destin
semble s’acharner sur ses proches, les lui retirant les uns après les autres.
Aujourd’hui, il n’a plus personne, et les gens semblent même l’éviter – ce qui
ne le dérange pas outre mesure, d’ailleurs. C’est un solitaire, qui aime passer
son temps à fabriquer des meubles en bois dans son garage. Contrairement à
Nastya, on connait son histoire dès le début, mais il n’en reste pas moins un
personnage intéressant et intriguant. J’ai beaucoup aimé le suivre et je me
suis progressivement attachée à lui à mesure qu’il nous ouvre ses pensées, mais
je lui ai quand même préféré Nastya.
L’histoire est racontée en alternant les points de vue des deux
protagonistes, ce qui je trouve apporte un réel plus au récit. Josh et Nastya
sont tous les deux des personnages complexes, aux pensées tortueuses, et il
aurait vraiment manqué une partie si on n’avait qu’un seul point de vue, ou
même si la narration était à la troisième personne.
L’écriture de Katja Millay est vraiment superbe. Elle est dure, crue –
il y a pas mal de vocabulaire familier voire même grossier – et poétique,
pleine d’émotion à la fois. Je pense qu’elle retranscrit très bien l’ambiance
du roman et l’état d’esprit des personnages. J’ai en tout cas été charmée par
son écriture. Sans même m’en rendre compte, je me suis glissée dans le récit,
et j’ai été submergée par toutes les émotions que l’auteure nous fait passer à
travers ses mots. Je trouve ça d’autant plus impressionnant qu’il s’agit de son
tout premier roman.
Pour conclure, malgré un début un peu difficile, j’ai vraiment adoré
ce livre. C’est une tornade d’émotions, et une leçon sur la nécessité
d’accepter ce que l’on est et d’accorder des secondes chances, à soi et aux
autres. Une lecture qui, à moins d’être totalement insensible, ne vous laissera
pas de marbre.
“Everything is hell now and I deserve it, but I
can handle pain if it’s pain of my own choosing.” ****
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* « Je sais à ce moment là ce qu’il m’a donné et ce n’est pas une
chaise. C’est une invitation, un accueil, une manière de me faire savoir que je
suis acceptée ici. Il ne m’a pas donné un endroit pour m’asseoir. Il m’a donné
un endroit où appartenir. »
** « Mourir n’est vraiment pas si terrible quand vous l’avez fait
une première fois.
Et c’est mon cas.
Je n’ai plus peur de la mort.
J’ai peur de tout le reste. »
*** « Je regarde beaucoup les gens. Normalement ce n’est pas un
problème parce que personne ne me regarde. Et si quelqu’un le fait, je suis
plutôt habile pour détourner rapidement le regard. »
**** « Tout est un enfer maintenant et je le mérite, mais je peux
supporter la douleur si c’est une douleur que j’ai choisie. »
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Je pars bouder.
RépondreSupprimer(Mais sache que ta chronique est super cool :3)
Tu ne bouderas plus une fois que tu l'auras lu, crois moi.
Supprimer(Merci mon petit :3 )
Je suis super contente qu'il t'ai plus au final, j'ai eu peur quand j'ai lu que tu n'avais pas accroché au début :)
RépondreSupprimerVraiment au tout début, j'avais du mal. Mais j'ai complètement oublié ça ensuite ! J'ai a-do-ré ! :D
SupprimerOuh, j'ai hâte qu'il sorte en France que je puisse me jeter dessus ^^.
RépondreSupprimerOui oui oui, jette toi dessus !!
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