Incurables de Lars Kepler

Titre : Incurables (Eldvittnet)

Auteur : Lars Kepler (Suède)

Date de parution : 2011 en Suède, 2013 en France

Editeur : Actes Sud

Nombre de pages : 557

Résumé :

Une jeune fille est assassinée dans la chambre d'isolement d'un centre de réhabilitation psychiatrique. Elle porte les traces de violents coups à la tête. Son corps est étendu sur le lit, les mains posées sur le visage, comme si elle jouait à cache-cache avec son meurtrier. Dans la grange voisine, on retrouve le cadavre de l'infirmière de garde cette nuit-là. Elle a été tuée à coup de marteau.

Visé par une enquête interne, l'inspecteur Joona Linna est dépêché sur les lieux, mais en qualité de simple observateur. Il découvre rapidement que l'une des pensionnaires, Vicky Bennet, manque à l'appel. Sous son lit on retrouve des draps ensanglantés, et sous l'oreiller un marteau maculé de sang.

Peu après, on signale le vol d'une voiture à bord de laquelle se trouvait un enfant de quatre ans. Les descriptions fournies par la mère désemparée correspondent au signalement de Vicky. C'est le début d'une course contre la montre pour Joona Linna. En fouillant le passé troublé de la jeune fille, il fait d'inquiétantes découvertes. Qui est vraiment Vicky Bennet ? De quoi est-elle capables ? Et qui est cette médium qui ne cesse d'appeler la police, prétendant être entrée en contact avec l'esprit de la jeune fille morte ?

Mon avis :

Dans le nord de la Suède, une pensionnaire d’un centre pour jeunes filles en difficulté ainsi que l’infirmière de garde cette nuit-là sont retrouvées assassinées, le crâne défoncé. Très vite l’arme du crime, un marteau, est retrouvée dans la chambre d’une autre pensionnaire, Vicky Bennet, qui justement a fait le mur le soir du crime. Quelques heures plus tard, la jeune fille est également soupçonnée de l’enlèvement d’un garçon de 4 ans sur une route de campagne. Les choses semblent donc claires, toutefois l’inspecteur Joona Linna n’est pas convaincu de la culpabilité de Vicky. Visé par une enquête interne au sein de la police, il ne peut donc pas prendre part à l’investigation officielle, mais va agir de son côté pour trouver le véritable coupable.

Autant j’avais adoré L’Hypnotiseur et Le Pacte, les deux premiers romans du couple d’auteurs cachés derrière le pseudo de Lars Kepler, autant Incurables m’a laissée sur ma fin. Je n’ai pas retrouvé cet enchaînement de rebondissements à cent à l’heure et ce suspense haletant qui m’avaient happée dès les premières pages dans L’Hypnotiseur ou Le Pacte. Ca commence certes très fort puisqu’on a les deux cadavres plus l’enlèvement dès les premiers chapitres, mais malheureusement le roman ne tient pas la distance.

Du coup, vu que l’histoire me passionnait moyennement, j’ai beaucoup plus remarqué les défauts du roman.

Premièrement, ce n’est pas très bien écrit. Les tournures de phrases ne sont pas toujours très habiles, le vocabulaire n’est pas des plus recherchés, il y a des répétitions… Peut-être est-ce la faute à une traduction hasardeuse, mais toujours est-il que si vous n’aimez que la grande littérature avec plein de figures de style compliquées, je vous conseille de rester loin, très loin des livres de Lars Kepler.

Deuxièmement, il y a quelques invraisemblances, des choses qui m’ont fait lever les sourcils en me disant « tiens donc, comment c’est possible ça ?? ». Quelques raccourcis un peu faciles aussi, notamment à la fin au moment de la résolution de l’affaire, le témoin se souvient brutalement de choses dont il ne se souvenait absolument pas au départ… C’est plus ou moins crédible, mais on ne tombe pas non plus dans la « science-fiction », ça peut quand même passer.

On retrouve ces mêmes défauts dans les deux précédents romans de Lars Kepler aussi, mais j’étais complètement passée outre tant j’étais captivée par l’intrigue. Là je me suis montrée beaucoup plus critique et ça m’a un peu gâché le plaisir que j’ai pu trouver dans cette lecture.

Cependant, tout n’est pas à jeter, j’ai quand même passé un bon moment avec ce livre. Comme je l’ai déjà dit, je n’ai pas été happée par le suspense mais je ne me suis pas non plus ennuyée. Il y a de l’action, des rebondissements, des retournements de situation… Bref, les éléments qui font un bon thriller. De plus, j’ai quand même été surprise par le dénouement (même si je l’ai trouvé un peu vite expédié) : le coupable était un personnage que je n’avais à aucun moment soupçonné.

Et puis, j’adore le personnage principal. Joona Linna, le mystérieux inspecteur finnois, imprévisible et obstiné. C’est un super héros, il accomplit des exploits (pas toujours vraisemblables, soit dit en passant) et sauve la vie de plein de monde, mais il n’a pas l’attitude d’un super héros, il reste humble et il a aussi ses faiblesses.

Incurables est également l’occasion d’en apprendre plus sur lui. On sait depuis L’Hypnotiseur qu’il a vécu des évènements graves dans son passé, mais on ne savait pas quoi. Maintenant on sait, et je pense que le prochain roman de Lars Kepler sera beaucoup plus centré sur Joona puisque la fin d’Incurables laisse une énorme question en suspens.

En conclusion, c’est quand même de la déception qui ressort de cette lecture. Déception à la hauteur de mes attentes évidemment : je m’attendais à un coup de cœur ou un presque coup de cœur, et au final ce fut une lecture sympa mais sans plus. Je ne vous le recommande pas si vous souhaitez découvrir cet auteur (ou CES auteurs, devrais-je dire, parce qu’ils sont deux), il vaut mieux démarrer avec L’Hypnotiseur.