dimanche 16 juin 2013

C'est dans la boîte de Frédéric Ernotte


Titre : C’est dans la boîte
Auteur : Frédéric Ernotte (Belgique)
Date de parution : 2012
Editeur : Avant Propos
Nombre de pages : 256



Résumé :
Jeff Marnier. C’est mon nom. Je suis un inspecteur plutôt bien coté, voire admiré par certains. Comme tout le monde, j’ai mes problèmes. Les psychopathes ne manquent pas. Je bosse jour et nuit. La vérité ? Je suis accro à la vodka, à la solitude, et depuis peu… à un site Internet. « La boîte noire ». C’est un endroit sombre. Un repère de flics. Un cloaque virtuel où je me sens chez moi. Tellement chez moi que j’oublie régulièrement de me coucher.

Que je sois éveillé ou non, c’est rarement bon signe quand mon téléphone portable sonne en pleine nuit. Un tueur de flics court dans la région. Catherine est morte. Je dois me mettre au vert quelques jours. Me protéger. Réfléchir. La ronde des boîtes tombe à point nommé.

Je pars pour un huis clos secret entre inspecteurs. Une réunion entre des inconnus en mal de découvertes. Une nuit durant laquelle soulever le couvercle d’une boîte peut vous laisser des traces indélébiles.

Mon avis :

Je ne sais pas par où commencer ma chronique de ce surprenant petit roman policier/thriller (je ne sais même pas dans quelle catégorie le classer tant il ne répond à aucun code du genre). On a bien un mort au départ, mais ce n’est pas du tout l’enquête sur ce meurtre que l’on va suivre. Non, l’auteur nous emmène dans un petit village des Ardennes belges où notre héros, Jeff Marnier, se rend à un évènement organisé par le forum qu’il fréquente assidûment : la ronde des boîtes, une sorte de jeu de société macabre dans lequel chacun des huit policiers impliqués présente aux autres une boîte contenant cinq indices pour deviner de quelle affaire policière il s’agit.

Chacun des huit participants à cette ronde des boîtes m’a plu. On ne sait pas énormément de choses sur eux, mais en quelques lignes l’auteur a réussi à leur donner une consistance, une personnalité, à faire en sorte qu’on s’attache à eux.
Je me suis aussi passionnée pour ce jeu de société hors du commun, cherchant moi aussi à décoder les indices que renferment chacune des boîtes, et m’émerveillant (émerveillement teinté de beaucoup d’horreur, cependant) à chaque fois de l’originalité des intrigues, même si certaines, je dois bien le reconnaître, sont un peu tirées par les cheveux.

Alors, vous allez me dire, ce n’est que ça, une soirée entre inspecteurs qui se racontent les pires affaires qu’ils ont rencontrées ? C’est ce que je pensais aussi, au début. Mais non, rassurez-vous, il y a aussi du suspens. Rapidement, quelque chose se produit qui transforme la sympathique soirée en huis clos angoissant où chaque personnage, qui auparavant était si sympathique à nos yeux, apparaît soudainement suspect.
Et la conclusion de ce huis clos… il n’y a pas de mot pour décrire l’effet qu’elle m’a fait. Depuis le temps que je lis des polars, je pensais connaître plus ou moins toutes les ficelles, et même s’il y a toujours des romans qui parviennent à me surprendre (heureusement, d’ailleurs !), j’arrive en général toujours à démasquer certains éléments du dénouement final. Là, rien – nothing, nada, nichts, ingenting. Et je vous mets au défi de faire mieux. C’est tout simplement impossible de se douter de quoi que ce soit : je suis même revenue en arrière dans ma lecture pour trouver LE détail qui m’aurait échappé, mais non, je n’avais rien raté.

Une des forces de ce roman, outre son côté atypique et surprenant, c’est la plume de l’auteur, bourrée d’humour noir. Je me suis surprise à rire alors que devant moi se déroulait le passage à l’action d’un tueur en série. Les pires horreurs sont racontées comme s’il s’agissait de choses banales à propos desquelles il est tout à fait normal de s’amuser. Ça peut déranger certains, mais moi ça m’a beaucoup plu (mon côté sadique, peut-être…).

Pour conclure, une excellente découverte, et je remercie chaleureusement l’auteur de m’avoir gentiment invitée à découvrir son livre, sans quoi je ne l’aurais probablement jamais lu – et je serais passée à côté de quelque chose !

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