Le Cirque des Rêves d'Erin Morgenstern

Titre : Le Cirque des Rêves (The Night Circus)
Auteur : Erin Morgenstern (Etats-Unis)
Date de parution : 2010 aux Etats-Unis, 2012 en France
Editeur : Flammarion
Nombre de pages : 500

Résumé :

"Le cirque arrive sans crier gare. Aucune annonce ne précède sa venue, aucune affiche sur les réverbères,aucune publicité dans les journaux. Il est simplement là, alors qu'hier il ne l'était pas."

Sous les chapiteaux rayés de noir et de blanc, c'est une expérience unique, une fête pour les sens où chaque visiteur peut se perdre avec délice dans un dédale de nuages, flâner dans un luxuriant jardin de glaces, s'émerveiller et se laisser enivrer...

BIENVENUE AU CIRQUE DES RÊVES !

Derrière la fumée et les miroirs, la compétition fait rage. Deux jeunes illusionnistes, Celia et Marco, s'affrontent dans un combat magique pour lequel ils sont entraînés depuis l'enfance. Cependant ils s'aiment, et cette passion pourrait leur être fatale. 

Mon avis :

C’est un roman que j’abordais avec un peu d’appréhension, car ayant lu énormément de critiques positives le concernant, je ne pouvais m’empêcher de partir avec de très hautes attentes, et j’avais peur de tomber de haut à la lecture. Finalement, mes craintes se sont révélées infondées, car pour moi aussi, ce livre fut un véritable coup de cœur.

Deux illusionnistes de renom aux méthodes radicalement différentes s’affrontent à travers leurs élèves dans un défi aux règles obscures, qui ne peut se terminer que par la mort de l’un ou de l’autre des concurrents. C’est ainsi que Celia et Marco sont engagés depuis leur enfance dans un jeu qui les dépasse, et dont le Cirque des Rêves, ce mystérieux espace qui fascine le monde entier, est le théâtre.

Si l’on y réfléchit bien, ce roman n’avait rien pour me plaire. Concrètement, il ne se passe pas grand-chose, le rythme est très lent – l’intrigue se déroule sur une vingtaine d’années, et de longs passages sont consacrés à la description des lieux et des personnages. Ici, pas d’actions à la chaîne et de longs dialogues, le développement de l’univers étant mis au premier plan.

De plus, le cirque, le défi ainsi que nombre de personnages sont constamment entourés d’un voile de mystère, on ne sait pas du tout où l’auteur veut nous mener, ce que je n’apprécie en général pas du tout dans un roman.

Et pourtant… pourtant, j’ai été accrochée dès les premières pages. Ouvrir Le Cirque des Rêves, c’est pénétrer dans un monde de magie en noir et blanc, et succomber au pouvoir ensorcelant que l’auteur vous jette au travers des pages. Le mystère entourant le cirque et ses protagonistes, et la lenteur avec laquelle l’action se déroule contribue à créer une ambiance intrigante qui vous pousse à tourner les pages, encore et encore. Et les descriptions extrêmement précises et détaillées de l’univers nous y transportent littéralement. On est plus qu’un simple lecteur, mais un « rêveur », du nom dont sont désignés ceux qui vouent un culte au Cirque et le suivent dans tous ses déplacements.

Ce roman est présenté comme une histoire d’amour, mais il est bien plus que ça en réalité. La rencontre et le début de la romance entre Celia et Marco n’arrive que tardivement dans l’histoire, et elle n’est absolument pas mise au premier plan. Et même si ces deux personnages sont très attachants (j’ai moi aussi succombé au charme de Marco), c’est pour moi le Cirque lui-même qui constitue le personnage central. Au fil de ma lecture je m’inquiétais d’ailleurs davantage de son sort que de celui des deux protagonistes, même si, leur destin étant lié à celui du Cirque, cela revenait plus ou moins au même.

On a également plusieurs autres personnages secondaires qui jouent un rôle important, et auxquels on s’attache très facilement : l’horloger Friedrick Thiessen, les jumeaux Poppet et Widget, le jeune Bailey, la contorsionniste Tsukiko…

En conclusion, ce fut un merveilleux moment de lecture. Le Cirque des Rêves est un roman bouleversant, alliant à la perfection magie et réalité pour créer un univers et une histoire ensorcelants. L’espace de 500 pages, j’ai été transportée dans cet univers, et en refermant le livre, je me suis sentie comme « vide », à la manière de ceux qui, au matin, découvrent que le Cirque est parti comme il est venu : sans prévenir, et qui ne savent pas quand (et si) ils vont le revoir un jour.