mardi 10 juin 2014

Sans âme (Le protectorat de l'ombrelle #1) de Gail Carriger





Titre : Sans âme (Le protectorat de l’ombrelle #1)
Titre original : Soulless (Parasol Protectorate #1) – traduit par Sylvie Denis
Auteur : Gail Carriger (Etats-Unis)
Date de parution : 2009 aux Etats-Unis, 2011 en France
Editeur : Orbit
Nombre de pages : 313







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Miss Alexia Tarabotti doit composer avec quelques contraintes sociales.

Primo, elle n’a pas d’âme. Deuxio, elle est toujours célibataire. Tertio, elle vient de se faire grossièrement attaquer par un vampire qui ne lui a même pas été présenté !
Que faire ? Rien de bien, apparemment, car Alexia tue accidentellement le vampire. Lord Maccon – beau et compliqué, écossais et loup-garou – est envoyé par la reine Victoria pour démêler l’affaire.
Des vampires indésirables s’en mêlent, d’autres disparaissent, et tout le monde pense qu’Alexia est responsable. Mais que se trame-t-il réellement dans la bonne société londonienne ?


« Mademoiselle Tarabotti n’était pas une de ces demoiselles qu’on trouvait partout – en réalité, elle était tout le contraire. Plus d’un gentleman avait déclaré que la rencontrer pour la première fois, c’était avaler une gorgée de cognac très fort alors qu’on s’attendait à du jus de fruit. »

En refermant ce livre, j’ai eu beaucoup de mal à déterminer si j’avais aimé ou pas. Enfin si, je savais que j’avais aimé, dans l’ensemble, mais disons que j’avais du mal à mettre le doigt sur ce qui m’avait moins plu – parce que je savais qu’il y avait des choses qui m’avaient moins plu. Je sais que ça a l’air terriblement confus, mais je vais essayer de faire une chronique pas trop confuse.

Commençons d’abord par les choses qui m’ont plu. Ce que j’ai tout de suite apprécié, c’est le style d’écriture. Gail Carriger reprend le vocabulaire et les formulations un peu pompeuses propres à l’époque victorienne mais pousse le maniérisme à l’extrême et s’attarde sur les détails insignifiants, provoquant un effet délicieusement comique. Il y a aussi pas mal de comique de situation au cours du roman, mais il reste suffisamment subtil et bien amené pour qu’il me fasse effectivement rire, au lieu de tomber dans l’humour bien lourd qui lui ne me fait pas rire du tout.

Ensuite, ce roman a l’avantage d’être servi par une héroïne qui dépote ! Alexia Tarabotti est peut-être d’origine italienne, et sans âme, ce qui la rend difficile à marier – très ennuyeux dans une société où la seule perspective pour les femmes est de se trouver un bon mari – mais elle est vive, intelligente et ne manque pas de répartie. L’ouverture d’esprit de notre héroïne se remarque encore plus en comparaison aux autres femmes du roman dont les centres d’intérêt se résument aux bals et aux jolies tenues. Mais par certains côtés, Alexia est aussi terriblement naïve, et ce contraste ajoute au comique du récit.

L’héroïne évolue dans un univers assez complexe où se côtoient humains, surnaturels, paranaturels, drones, porte-clés (pas les porte-clés qu’on utilise pour tenir ses clés, hein ! Ici les porte-clés, c’est des gens)... Pas évident de se familiariser avec tout ça, mais finalement on s’y fait assez rapidement, et j’ai même plutôt apprécié la mythologie développée par l’auteure, surtout le fait qu’elle essaie d’expliquer le surnaturel par la science. Ce sont généralement deux choses qu’on oppose radicalement, surnaturel et science, du coup ce rapprochement hors du commun m’a plu. J’aurais cependant aimé que plus d’attention soit accordée au caractère « sans âme » d’Alexia. Parce que certes elle peut neutraliser les surnaturels d’un simple contact, mais en dehors de ça, son absence d’âme n’a pas l’air de l’affecter plus que ça.

Mais ce que j’ai surtout regretté dans Sans âme, c’est le côté un peu manichéen du récit. Bon, d’accord il n’y a pas une séparation nette et précise entre « les très très méchants » d’un côté et « les très très gentils » de l’autre, mais tout de même on sait dès le départ à quel camp appartiennent les personnages, ce qui rend l’histoire un peu prévisible par moments. Pas de traître, pas de personnage ambigu... dommage, ça aurait donné un peu de piment au récit.
Un autre reproche concerne la fin que j’ai trouvée un peu trop « happy end », un peu trop « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Le protectorat de l’ombrelle est une saga qui compte 4 tomes (au moins), mais à la fin de ce tome 1, la boucle est déjà bouclée. Rien n’est laissé en suspens et je ne suis pas du tout curieuse de savoir ce que le tome 2 nous réserve. Mais peut-être que je le lirai quand même, parce que ce premier tome était fort sympathique.


Je vous le recommande si : vous aimez le steampunk et/ou la bit-lit (Sans âme est un mélange de ces deux genres). Pas besoin d’être un grand amateur de vampires et de loup-garous, je ne le suis pas (pas du tout, même), mais j’ai tout de même bien apprécié ma lecture.

2 commentaires:

  1. Ce premier tome m'a laissée dubitative, comme toi. Mais j'ai beaucoup aimé l'héroïne alors j'ai laissé sa chance au tome 2. J'ai préféré le tome 2 et son intrigue :)
    Mais il est vrai que l'univers est compliqué d'approche, et parfois je suis perdue !

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  2. Je rejoins Slyth et son commentaire, laisse une chance au 2nd tome !
    J'ai eu exactement le même ressenti que toi pour ce 1er tome, et j'ai d'ailleurs attendu un bon moment avant de passer au 2nd, mais je ne le regrette pas.

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