Auteur : Mary Ann Shaffer & Annie Barrows (Etats-Unis)
Date de parution : 2008
Editeur : Bloomsbury
Nombre de pages : 248
Résumé :
It’s 1946 and Juliet Ashton can’t think what to
write next.
Out of the blue, she receives a letter from
Dawsey Adams of Guernsey – by chance, he’s acquired a book that once belonged
to her – and, spurred on by their mutual love of reading, they begin a
correspondence. When Dawsey reveals that he is a member of the Guernsey
Literary and Potato Peel Pie Society, Juliet’s curiosity is piqued and it’s not
long before she begins to hear from other members. As letters fly back and
forth with stories of life in Guernsey under the German Occupation, Juliet soon
realises that that the society is every bit as extraordinary as its name.
(Publié en français par les
éditions 10/18 sous le titre Le cercle
littéraire des amateurs d’épluchures de patates)
Mon avis :
Je l’avais lu une première fois,
en français, l’été dernier, et c’avait été un immense coup de cœur. Je l’ai
relu cet été, cette fois en version originale, et ce fut de nouveau un immense
coup de cœur. Je ne fais pas de classement de mes livres préférés, mais si je
le faisais, ce livre figurerait sans aucun doute dans le top 5.
Au sortir de la seconde Guerre
Mondiale, alors que l’Angleterre se remet péniblement de ses blessures,
l’écrivain Juliet Ashton surfe sur la vague du succès grâce à son livre Izzy Birkerstaff goes to war. Mais elle
n’a aucune idée du sujet sur lequel écrire son prochain livre… jusqu’à ce
qu’elle reçoive une lettre d’un inconnu, Dawsey Adams. Il a acheté un livre
ayant appartenu à Juliet, et comme cette dernière avait noté son adresse à
l’intérieur de la couverture, il lui a écrit pour lui faire part de sa joie
d’être tombé sur un livre aussi passionnant. Juliet va donc commencer à
correspondre avec Dawsey, puis petit à petit avec d’autres membres du cercle
littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Guernesey, l’étonnant club
de lecture dont Dawsey est membre. Décidée à faire de ce cercle littéraire le
sujet de son prochain livre, Juliet se rend à son tour sur l’île de Guernesey,
et c’est là une toute nouvelle vie qui commence pour elle.
Le livre est entièrement écrit
sous forme de lettres, échangées entre Juliet et ses amis, principalement
Sidney, son éditeur, Dawsey et quelques autres membres du cercle littéraire à
Guernesey : Isola, Eben, Amelia, John et Will. Ce n’est donc pas un livre
avec beaucoup d’action, je dirai même qu’il n’y en a pas du tout, puisque tout
est raconté après coup et pour la plupart les lettres tournent autour de la vie
quotidienne des personnages et de leurs souvenirs de la guerre, qui vient juste
de se terminer. Ca peut paraître ennuyeux, mais détrompez vous, ça ne l’est
absolument pas.
Des récits sur la seconde Guerre
Mondiale et sur l’Occupation, il y en a des centaines, et pour être honnête, je
m’en lasse un peu, parce que ça revient un peu toujours au même. Mais celui-ci
est vraiment différent. D’abord parce que l’Occupation y est vue du côté
anglais, et ça c’est assez rare pour être souligné (je ne savais même pas que
les îles de la Manche avaient été occupées ! Bon, d’accord, je ne suis pas
très douée en histoire, mais quand même !) Et puis aussi parce que, au-delà
de la guerre, les sujets abordés dans ce roman sont plutôt la lecture, et
comment elle a aidé les protagonistes à supporter leur quotidien difficile,
ainsi que l’amitié qui se développe entre Juliet et ses correspondants de
Guernesey.
Du côté des personnages, il y en
a beaucoup. Vraiment beaucoup. Mais on ne s’y perd pas pour autant, parce
qu’ils ont tous leur propre personnalité. Je ne vais pas vous parler de tous un
par un, parce qu’il y en a trop, mais je les ai tous adorés (sauf les
« méchants », bien sûr, mais ceux-là j’ai adoré les détester). J’ai
adoré Juliet et son sens de l’humour, tout en subtilité, qui m’a souvent fait
sourire. J’ai adoré les membres du cercle littéraire de Guernesey, des gens
simples, agriculteurs, artisans, commerçants, qui mènent une vie tout ce qui a
de plus banal mais leur histoire en fait des personnages captivants. Tout comme
Juliet, je me suis rapidement attachée à eux et j’avais l’impression de les
connaître depuis toujours.
Il y a quand même un personnage
dont je dois parler plus en détail. Paradoxalement, c’est celui qu’on ne voit
jamais dans le livre, mais qui pourtant en est au centre : Elizabeth
McKenna. Elle a été envoyée en camp en
Allemagne, c’est pour cette raison qu’elle ne fait pas partie des
correspondants de Juliet. C’est elle qui est à l’origine du cercle littéraire
des amateurs d’épluchures de patates, inventé pour justifier un couvre feu non
respecté. C’est toujours elle qui rassurait et protégeait ses amis pendant la
guerre. Plus j’en apprenais sur elle, plus j’étais touchée par le destin de
cette femme et je pense que si j’avais ne serait-ce que le quart de son
courage, de sa générosité et de son charisme, je serais heureuse.
Globalement, je trouve que ce
livre est une belle leçon d’humanité. A travers le personnage d’Elizabeth,
capable de risquer sa vie pour sauver ceux à qui elle tient, mais aussi à
travers tous les autres insulaires, qui sont des héros du quotidien même s’ils
n’en ont pas l’air. Et puis j’ai beaucoup aimé la façon dont les auteures décrivent
la relation entre les habitants de Guernesey et l’occupant allemand. Elles
montrent toute l’ambigüité de cette relation, parce que les Allemands sont
l’ennemi, mais en même temps, ils ne sont pas tous à mettre dans le même sac,
ce ne sont pas tous des « grands méchants ». Je trouve que c’est bien
de souligner ça, parce qu’on a un peu tendance à l’oublier.
C’est un livre émouvant, certains
passages sur l’Occupation et les camps m’ont fait monter les larmes aux yeux,
mais les auteures ont réussi à traiter ce sujet difficile avec une pointe
d’humour et avec de nombreux passages plus légers sur la vie quotidienne de ces
personnages plus qu’attachants, ce qui fait qu’on passe par toute une palette
d’émotions allant du rire aux larmes.
Je conclurais cette chronique
(qui doit être la plus longue que je n’ai jamais écrite !) par l’une de
mes citations préférées : « you know you’ve read a good book when you
turn the last page and feel a little as if you have lost a friend ». C’est
exactement ce que j’ai ressenti en refermant The Guernsey Literary and Potato Peel Pie Society.
Ca a été un coup de cœur pour moi aussi! Je le relirais peut-être en anglais aussi :)
RépondreSupprimerJe te le conseille, il se lit bien en anglais :)
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