vendredi 27 décembre 2013

The Sea of Tranquility by Katja Millay

Titre : The Sea of Tranquility
Auteur : Katja Millay (Etats-Unis)
Date de parution : 2012
Editeur : Atria
Nombre de pages : 426

LC avec Althea chou 


Résumé :
I live in a world without magic or miracles. A place where there are no clairvoyants or shapeshifters, no angels or superhuman boys to save you. A place where people die and music disintegrates and things suck. I am pressed so hard against the earth by the weight of reality that some days I wonder how I am still able to lift my feet and walk.

Two and a half years after an unspeakable tragedy left her a shadow of the girl she once was, Nastya Kashnikov moves to a new town determined to keep her dark past hidden and hold everyone at a distance. But her plans only last so long before she finds herself inexplicably drawn to the one person as isolated as herself: Josh Bennett.
Josh’s story is no secret. Every person he loves has been taken from his life until, at seventeen years old, there is no one left. When your name is synonymous with death, everyone tends to give you your space. Everyone except Nastya who won’t go away until she’s insinuated herself into every aspect of his life. But as the undeniable pull between them intensifies, he starts to wonder if he will ever learn the secrets she’s been hiding – or if he even wants to.

Je vis dans un monde sans magie ni miracles. Un endroit où il n’y a ni extralucides ni métamorphes, ni anges ni super héros pour vous sauver. Un endroit où les gens meurent et la musique se désintègre et les choses craignent. Le poids de la réalité me cloue si fort au sol que certains jours je me demande comment je suis encore capable de lever mes pieds et marcher.

Deux ans et demi après l’impensable tragédie qui l’a laissée l’ombre de la fille qu’elle était, Nastya Kashnikov déménage dans une nouvelle ville, déterminée à garder son sombre passé caché et à tenir tout le monde à distance. Mais ses plans ne durent que jusqu’à ce qu’elle se trouve inexplicablement attirée par la seule personne aussi isolée qu’elle : Josh Bennett.
L’histoire de Josh n’est un secret pour personne. Tous les gens qu’il aime lui ont été enlevés jusqu’à  ce qu’à dix-sept ans, il ne lui reste personne. Quand votre nom est synonyme de mort, tout le monde a tendance à vous laisser de l’espace. Tout le monde sauf Nastya qui ne s’en ira pas avant de s’être insinuée dans tous les aspects de sa vie. Mais alors que l’indéniable attraction entre eux s’intensifie, il commence à se demander s’il apprendra un jour les secrets qu’elle cache – ou s’il le veut vraiment.
(Crédits de la traduction : moi-même :3 )

Mon avis :
“I know at that moment what he’s given me and it’s not a chair. It’s an invitation, a welcome, the knowledge that I am accepted here. He hasn’t given me a place to sit. He’s given me a place to belong” *


La vie de Nastya Kashnikov, dix-sept ans, a été détruite lors d’un terrible évènement qui a balayé tous ses projets d’avenir ainsi que ce qui faisait sa personnalité. Deux ans et demi plus tard, elle décide de reprendre une nouvelle vie, dans une nouvelle ville, une nouvelle école, où personne ne la connaît et ne sait ce qui lui est arrivé, et où elle pourra se créer un nouveau personnage. C’est là qu’elle rencontre Josh Bennett, ce mystérieux garçon qui semble entouré d’un champ de force empêchant les gens de l’approcher, mais qui n’a même pas besoin d’élever le voix pour être écouté et respecté. Un soir, Nastya se retrouve par hasard devant chez Josh alors qu’il travaille le bois dans son garage. Cela devient rapidement un rituel, chaque soir, elle se rend chez lui et le regarde travailler. C’est ainsi que débute une relation difficile à qualifier entre ces deux jeunes gens que la vie est loin d’avoir épargnés.

Pour être honnête, le début ne m’a pas vraiment accrochée. L’attitude de Nastya, la lenteur du récit… tout ça ne laissait présager rien de bon et comme le livre fait 430 pages écrites en tout petits caractères, je me suis dit que ça allait être dur d’arriver au bout. Et maintenant, après l’avoir refermé, je me demande comment j’ai pu penser ça. Parce qu’arrivée à la dernière page, je n’aurais pas dit non à un chapitre de plus. Voire deux ou trois, même.
C’est vrai que le récit est lent, mais si ça ne me plaisait pas trop au début, je pense au contraire maintenant que c’était juste le rythme parfait. L’histoire évolue au même rythme que les personnages, que leur chemin vers la guérison des blessures que leur a infligé la vie.

Ces deux personnages, justement, parlons-en. Ce n’est pas évident de s’attacher à eux dès le début, parce qu’ils ne font rien pour –l’un comme l’autre, ils veulent rester seuls, ils ne veulent pas qu’on s’attache à eux. Mais il est totalement impossible de leur rester indifférent, surtout quand, comme moi, on aime les personnages complexes et torturés. Même si on ne s’attache pas à eux tout de suite, on veut au moins les comprendre, savoir pourquoi, comment ils en sont arrivés là.

D’abord, Nastya.
“Dying really isn’t so bad after you’ve done it once.
And I have.
I’m not afraid of death anymore.
I’m afraid of anything else.” **
Nastya affirme avoir été assassinée deux ans et demi plus tôt, lors de la tragédie qui a envoyé sa vie d’alors voler en éclats. Aujourd’hui, elle tente de se reconstruire une identité, loin de tout ce qui lui rappelle qui elle était avant, ce qu’elle a perdu. Pendant la plus grande partie du roman, on ignore ce qu’il lui est arrivé, de petites informations sont distillées ici et là mais on ne peut faire que des suppositions. Au départ, j’ai eu du mal à l’apprécier, parce que je ne la comprenais pas : pourquoi a-t-elle choisi de ne pas parler, alors qu’elle peut le faire, physiquement parlant ? Et pourquoi s’habille-t-elle comme une pétasse (désolée pour l’expression, mais je n’en trouve pas d’autre plus appropriée) alors que visiblement ce n’est pas son caractère ? Et puis, petit à petit, j’ai réussi à la cerner. Et je peux vous dire qu’à la fin, j’étais vraiment, complètement attachée à elle.

Et puis, Josh.
“I watch people a lot. Normally it’s not an issue because no one looks at me, and if they do, I’m pretty adept at looking away fast.” ***
Le sort de Josh n’a pas beaucoup à envier à celui de Nastya. Le destin semble s’acharner sur ses proches, les lui retirant les uns après les autres. Aujourd’hui, il n’a plus personne, et les gens semblent même l’éviter – ce qui ne le dérange pas outre mesure, d’ailleurs. C’est un solitaire, qui aime passer son temps à fabriquer des meubles en bois dans son garage. Contrairement à Nastya, on connait son histoire dès le début, mais il n’en reste pas moins un personnage intéressant et intriguant. J’ai beaucoup aimé le suivre et je me suis progressivement attachée à lui à mesure qu’il nous ouvre ses pensées, mais je lui ai quand même préféré Nastya.

L’histoire est racontée en alternant les points de vue des deux protagonistes, ce qui je trouve apporte un réel plus au récit. Josh et Nastya sont tous les deux des personnages complexes, aux pensées tortueuses, et il aurait vraiment manqué une partie si on n’avait qu’un seul point de vue, ou même si la narration était à la troisième personne.

L’écriture de Katja Millay est vraiment superbe. Elle est dure, crue – il y a pas mal de vocabulaire familier voire même grossier – et poétique, pleine d’émotion à la fois. Je pense qu’elle retranscrit très bien l’ambiance du roman et l’état d’esprit des personnages. J’ai en tout cas été charmée par son écriture. Sans même m’en rendre compte, je me suis glissée dans le récit, et j’ai été submergée par toutes les émotions que l’auteure nous fait passer à travers ses mots. Je trouve ça d’autant plus impressionnant qu’il s’agit de son tout premier roman.

Pour conclure, malgré un début un peu difficile, j’ai vraiment adoré ce livre. C’est une tornade d’émotions, et une leçon sur la nécessité d’accepter ce que l’on est et d’accorder des secondes chances, à soi et aux autres. Une lecture qui, à moins d’être totalement insensible, ne vous laissera pas de marbre.

“Everything is hell now and I deserve it, but I can handle pain if it’s pain of my own choosing.” ****

---------------------

* « Je sais à ce moment là ce qu’il m’a donné et ce n’est pas une chaise. C’est une invitation, un accueil, une manière de me faire savoir que je suis acceptée ici. Il ne m’a pas donné un endroit pour m’asseoir. Il m’a donné un endroit où appartenir. »
** « Mourir n’est vraiment pas si terrible quand vous l’avez fait une première fois.
Et c’est mon cas.
Je n’ai plus peur de la mort.
J’ai peur de tout le reste. »
*** « Je regarde beaucoup les gens. Normalement ce n’est pas un problème parce que personne ne me regarde. Et si quelqu’un le fait, je suis plutôt habile pour détourner rapidement le regard. »
**** « Tout est un enfer maintenant et je le mérite, mais je peux supporter la douleur si c’est une douleur que j’ai choisie. »

---------------------

Edition française (à paraître le 2 janvier 2014 aux éditions Territoires) : 


6 commentaires:

  1. Je pars bouder.
    (Mais sache que ta chronique est super cool :3)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu ne bouderas plus une fois que tu l'auras lu, crois moi.
      (Merci mon petit :3 )

      Supprimer
  2. Je suis super contente qu'il t'ai plus au final, j'ai eu peur quand j'ai lu que tu n'avais pas accroché au début :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vraiment au tout début, j'avais du mal. Mais j'ai complètement oublié ça ensuite ! J'ai a-do-ré ! :D

      Supprimer
  3. Ouh, j'ai hâte qu'il sorte en France que je puisse me jeter dessus ^^.

    RépondreSupprimer