Si je devais résumer Sept secondes en une phrase, je dirais : trop d'action tue l'action. Sûr qu'on ne peut pas reprocher à ce roman un rythme trop lent. Mais développer l'univers et les personnages, c'est bien aussi. Au final, ça bouge peut-être tout le temps, mais je me suis quand même ennuyée.
Sept secondes se déroule dans un univers post-apocalytique (je présume, parce que ce n'est pas explicité), où il ne subsiste de l'Europe qu'une vaste zone de guerre et de chaos, à l'exception des Iles, qui possèdent richesses et technologies, des eldorados que bien évidemment tous les résidents du continent rêvent d'atteindre. Ces questions de migrations font écho à un sujet on ne peut plus d'actualité en ce moment et qui aurait tellement mérité d'être développé. Et un peu d'histoire sur les origines de cet univers (pourquoi l'Europe a-t-elle connu un tel déclin, pourquoi seules les Iles sont développées...) n'aurait pas été de refus.
De même pour les personnages : Mila, l'héroïne, m'a laissée totalement indifférente, d'où le fait je me suis ennuyée malgré l'action constante. Eprouver un sentiment vis-à-vis du personnage principal (que ce sentiment soit positif ou négatif) est primordial pour moi pour apprécier un roman. Mila dont on ne sait quasiment rien, n'a suscité en moi rien d'autre que de l'indifférence. Et puis, on ne m'enlèvera pas de l'idée que cette jeune fille a un peu trop de chance pour que son histoire soit crédible : c'est une ado, elle est seule, elle a vécu toute sa vie sans manger à sa faim (donc elle ne doit pas être en très bonne santé), elle a des dizaines d'Agents Spéciaux armés et sans aucun doute beaucoup plus forts qu'elle physiquement à ses trousses. Son seul avantage est une avance de sept secondes sur eux (autrement dit, rien du tout). Et elle s'en sort TOUT LE TEMPS, sans égratignure ou presque.
Les autres personnages m'ont aussi laissée sur ma faim : Adam, Julian, Rebecca... chacun aurait pu avoir une histoire et une personnalité solide. Sauf que rien à propos d'eux n'est développé. A la limite, Julian cultive une ambiguïté intéressante... dommage qu'on ne le voie quasiment pas dans le roman.
Je ne recommanderai pas Sept secondes aux amateurs de dystopies construites, ceux qui affectionnent ce genre autant (si ce n'est plus) pour la réflexion que pour l'action. Par contre, si vous recherchez seulement du divertissement, vous y trouverez peut-être votre compte.
Quatrième de couverture :
Mila vit dans un monde divisé entre, d’un côté, un continent ravagé par
la guerre et, de l’autre, les Îles, enclave idyllique où, grâce à un
téléphone placé dans son crâne, chacun enregistre la moindre minute de
sa vie et peut choisir de la diffuser à ses abonnés. Fuyant une vie de
violence et de pauvreté, la jeune fille est capturée alors qu’elle
cherche à s’introduire dans ce paradis. Mais lorsque le gouvernement
entreprend de lui implanter à son tour un téléphone, ils découvrent un
appareil inconnu, potentiellement dangereux, dans son crâne. Une
véritable chasse à l’homme commence : pour sauver sa vie, Mila ne
dispose que de sept précieuses secondes d’avance sur ses poursuivants –
le décalage entre la réalité et sa retransmission…
Détails pratiques :
Sept secondes, Tom Easton. Publié en France en septembre 2015 par Lumen. 369 pages, 15€
Mince que tu n'aies pas adhéré :/ Ce roman me tente. Je verrais bien ce que j'en penserais :)
RépondreSupprimerIl me faisait envie mais il n'est pas dans mes priorités, j'espère ne pas être déçue...
RépondreSupprimerCe roman me tentait énormément mais j'avoue que ta chronique me refroidit...
RépondreSupprimer